Kumano-zakura, une nouvelle espèce de SAKURA, née du fruit naturel de la terre, découverte au Japon

C’est dans la péninsule de Kii, dans la région du Kansaï, au centre de la côte sud de Honshu, l’île principale du Japon, que cette nouvelle espèce de cerisiers sauvages a été découverte.

Les résultats des recherches ont été présentés en mars de cette année par le botaniste Toshio Katsuki, 50 ans, Chef de l’équipe de préservation des cerisiers à l’Arboretum scientifique de Tama, au sein de l’Institut de recherche sur la forêt et les produits forestiers de Tokyo.

Baptisée Kumano-zakura, du fait de sa découverte à Kumano, cette nouvelle variété est présente sur les trois préfectures de Nara, Wakayama et Mié.

Selon l’institut, il n’existe que neuf espèces de cerisiers à fleurs sauvages confirmées dans tout le Japon, la dernière étant l’Ôshima-zakura enregistrée en 1915. La découverte du Kumano-zakura103 années plus tard, porte ainsi à dix le nombre de cerisiers à fleurs sauvages du pays.

Cette variété avait pendant longtemps été confondue par les résidents locaux avec le Yama-zakura et le Kasumi-zakura qui poussent à l’état sauvage dans la péninsule de Kii.

Cependant, dès 2013, un arbre qui semblait différent des autres avait déjà attiré l’attention. En 2016, Toshio Katsuki approfondit les recherches, avec notamment la collaboration du Centre d’expérimentation forestière de la préfecture de Wakayama.

Les études ont révélé que les Kumano-zakura fleurissaient plus tôt, dès la mi-mars, alors que les Yama-zakura commençaient leur floraison mi-avril. Les fleurs des Kumano-zakura, aux couleurs rose pâle plus prononcées, rendaient les arbres plus brillants à la floraison. Leurs pétales, plus petits que les deux autres espèces, avec des caractéristiques distinctes dans les parties de la fleur et de la tige florale, se coloraient d’une teinte plus rougeâtre au fil des jours, qui continuait à s’accentuer même après leur chute.

Les feuilles, également plus petites et de forme ovale, n’apparaissaient qu’une fois la floraison terminée, ajoutant à la spécificité de cette nouvelle essence.

Idéal pour une utilisation à des fins ornementales, le Kumano-zakura est déjà pressenti pour remplacer le Somei Yoshino, variété la plus appréciée du Japon, cultivée depuis plus de 60 ans et très populaire pour ses fleurs abondantes. 

La raison en est que le Somei Yoshino a malheureusement été récemment particulièrement fragilisé par l’apparition, dès 2012, du « Longicorne à col rouge » (Aromia Bungii), un coléoptère originaire de pays voisins d’Asie, notamment la Chine et la péninsule coréenne, classé depuis janvier 2018 dans la catégorie des espèces étrangères invasives par le ministère de l’environnement nippon.

L’avènement de la fleur du Kumano-zakura sur la péninsule de Kii pourrait ainsi, par son élégance et sa robustesse, souffler un vent nouveau dans l’histoire de l’arbre emblématique du pays du Soleil Levant.

 

Sources : ffpri.affrc.go.jp, NHK, Sankei, Japan-Forward