Pour l’Unesco, dont le comité du Patrimoine mondial de l’humanité s’est réuni à Cracovie (Pologne) ce dimanche 9 juillet 2017, l’île d’Okinoshima, l’un des sites les plus sacrés du Japon, représente, avec l’ensemble des sanctuaires shinto de Munakata (宗像), municipalité de la préfecture de Fukuoka, une « valeur universelle exceptionnelle » pour l’humanité.
Okinoshima (l’île habitée des dieux) est située dans la mer de Genkai (玄界灘), à l’extrême sud-ouest de la mer du Japon, à environ 60 kilomètres de la cote ouest de l’île de Kyûshû, d’où elle peut être aperçue lorsque le temps est favorable.
Les sites archéologiques qui y ont été préservés sont pratiquement intacts et offrent une image chronologique de la manière dont les rituels pratiqués sur l’île, dédiés à la croyance en trois déesses de Munakata, ont évolué du IVe au IXe siècle de notre ère.
Seuls les prêtres shintoïstes sont habilités à résider sur l’île.
Les visites sont autorisées aux hommes uniquement, dans la limite de 200 personnes, le 27 mai, lors du festival annuel. Les heureux élus doivent auparavant se dévêtir et se purifier dans la mer avant de mettre le pied sur l’île.
Quelques 80 000 artefacts utilisés comme offrandes rituelles (miroirs en cuivre, bagues en or, etc.) y ont été découverts et représentent des trésors nationaux du Japon.
Les recherches archéologiques n’ayant débuté qu’en 1954, il est considéré que seuls 20 % des artefacts présents ont été découverts.
Il est absolument interdit de sortir quelque objet que ce soit de l’île, ni même de la terre, des herbes, ou des cailloux.
Au VIIe siècle, les cultes pratiqués à Okinoshima se sont répandus sur ce qui constitue actuellement, avec le sanctuaire Okitsu-Miya de l’île, les trois grands sanctuaires de Munakata.
Le sanctuaire Nakatsu-Miya, sur l’île de Oshima, au large de Kyûshû, a été construit au XVIème siècle au pied du Mont Itake, au sommet duquel sont célébrées les cérémonies rituelles.
Le sanctuaire Hetsu-Miya, sur l’île de Kyûshû, est le plus imposant des trois sanctuaires de Munakata. Il date du XIIème siècle, mais un ancien site rituel dans la forêt derrière le bâtiment principal est supposé dater de l’époque des origines du Shintoïsme, lorsque les bâtiments n’étaient pas utilisés à des fins religieuses.
Interdiction totale de visiter Okinoshima, l’île habitée des dieux (神宿る島), dès 2018
(15 juillet 2017)
Respectueux du classement de l’île d’Okinoshima et des sites associés de Munakata au patrimoine mondial de l’humanité, les responsables des sanctuaires de Munakata (宗像大社) se sont réunis en assemblée le 15 juillet 2017.
Conscients de la responsabilité accrue qui leur incombe de préserver ce patrimoine devenu mondial, pour une meilleure gestion de l’île, ils ont décidé d’annuler la seule visite annuelle d’Okinoshima, autorisée chaque 27 mai pour 200 personnes.
Par cette décision, dès 2018, toute visite du public à Okinoshima sera donc interdite.
Seuls les chercheurs, les archéologues et les responsables des sanctuaires de Munakata, dans le cadre de leurs missions respectives, seront admis à Okinoshima.