La cérémonie officielle de remise des prix Nobel 2018 a eu lieu, comme chaque année, le 10 décembre à Stockholm, jour de l’anniversaire de la mort de son créateur, Alfred Nobel décédé en 1896 à Sanremo, en Italie.
Conformément aux vœux d’Alfred Nobel (ci-contre : 1833-1896), ces prix sont décernés chaque année à des personnes « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité », que ce soit pour leurs découvertes, créations, innovations et cela, dans cinq domaines : la littérature, la chimie, la physiologie ou médecine, la physique et la paix ou diplomatie.
Cette année, le prix Nobel de physiologie ou de médecine 2018 a été décerné conjointement à James P. Allison, 70 ans, du Centre du cancer de l’université du Texas, et Tasuku Honjo (賞 本庶), 76 ans, de l’université de Kyoto, pour leurs découvertes à l’origine du traitement du cancer par l’immunothérapie. Ce prix vient couronner leurs travaux qui se sont avérés particulièrement efficaces dans le traitement des cancers virulents.
« En stimulant la capacité de notre système immunitaire à attaquer les cellules cancéreuses, les lauréats du prix Nobel 2018 ont établi un tout nouveau principe pour soigner le cancer », a souligné l’Assemblée Nobel de l’Institut Karolinska à Stockholm. Ils ont mis à jour les stratégies des cellules cancéreuses pour contourner les défenses de l’organisme. Chacun de leur côté, les deux scientifiques se sont évertués à « lâcher les freins » et « appuyer sur les bonnes pédales d’accélération » du système immunitaire de façon à lui permettre de « neutraliser des micro-organismes étrangers » a précisé le jury du prix Nobel.
« Il y a 10 ans, la plupart des patients atteints de mélanomes mourraient en quelques mois. Maintenant, plus de 60 % d’entre eux sont encore vivants au bout de 3 ans », déclare Thomas Perlmann, le secrétaire du comité du prix Nobel de Physiologie ou de Medecine. « Tasuku Honjo et James Allison ont ajouté un nouveau pilier de la thérapie du cancer. »
Indépendamment l’un de l’autre, les deux scientifiques ont axés leurs travaux sur le fonctionnement des lymphocytes T, responsables de l’immunité cellulaire. En présence de certaines cellules cancéreuses, les lymphocytes T ne parviennent pas à les identifier comme une menace à éliminer et les laissent donc se développer.
James Allison a découvert un récepteur présent à la surface des lymphocytes T, appelé CTLA4, qui inhibe leur fonctionnement. Grâce à un anticorps ciblant spécifiquement ce récepteur, le chercheur a montré qu’il pouvait guérir des souris porteuses de tumeurs cancéreuses. Un résultat spectaculaire qui a ensuite été reproduit chez des patients atteints de mélanomes, puis d’autres cancers.
De son côté, Tasuku Honjo a découvert en 1992 une protéine, PD1, qui agissait elle aussi comme un frein pour empêcher les lymphocytes T d’agir. Le scientifique japonais a ensuite trouvé un moyen d’inhiber PD1, permettant aux cellules du système immunitaire de s’attaquer plus efficacement à diverses tumeurs cancéreuses.
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L’annonce du prix Nobel a lieu chaque année le 1er octobre. Cette année, le 1er octobre est aussi le jour du 94e anniversaire de l’ancien président américain Jimmy Carter, aujourd’hui parfaitement remis d’un cancer métastasé après avoir suivi un traitement à base de pembrolizumab, anticorps ciblant la protéine PD-1 découverte par le professeur Tasuku Honjo.
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Le professeur Tasuku Honjo a remporté de nombreux prix prestigieux, dont le prix Asahi en 1982, le prix Tang en 2014, le prix Kyoto en 2016 et a reçu l’Ordre de la culture en 2013.
Il a assuré vouloir continuer la recherche pour sauver plus de patients. « C’est un moment très émouvant pour moi quand un patient vient me voir pour me dire : ma vie a été sauvée grâce aux médicaments issus de vos recherches. Je sens que ma vie a eu un sens en sauvant ces personnes ».
Cette récompense est un grand hommage pour tous ceux qui ont contribué à ces résultats, pour le bénéfice de l’humanité.
Le travail du professeur a été un rayon de soleil pour bien des malades du cancer.
Merci beaucoup pour cette lumière d’espoir.