Mars 1992
Maître YAMADA Kôzaburô, trésor national vivant (人間国宝, Ningen Kokuhō) désigné par le Ministère de l’éducation nationale du Japon pour l’artisanat, né en 1906, 2ème du nom, perpétuateur du savoir-faire traditionnel des estampes japonaises Nishiki-e (techniques de coloration de gravures sur bois de type Ukiyo-e apparues dans la deuxième moitié de l’époque Edo), est venu faire étalage de sa technique dans la ville de Céret, dans les Pyrénées-Orientales.
L’art de l’Ukiyo-e se développa grâce aux talents conjugués de trois catégories d’artistes.
Les peintres (E-shi) réalisaient des dessins originaux qui étaient reproduits sur des blocs de bois par les maîtres-graveurs (Hori-shi), puis imprimés par les maîtres-imprimeurs (Suri-shi) afin de permettre au peuple un accès en grand nombre de ces œuvres.
A cette époque, ces œuvres originales étaient le plus souvent des dessins au trait, réalisés uniquement à l’encre de Chine, que les maîtres-imprimeurs parachevaient en appliquant des matières colorantes aux teintes subtiles et délicates. C’est la raison pour laquelle les estampes en couleurs diffèrent entre elles, même lorsqu’elles ont été fabriquées à partir d’une empreinte identique d’un bloc de bois, chaque maître-imprimeur ayant ses propres coloris.
Maître YAMADA Kôzaburô est l’un des derniers et rares artistes maîtrisant la technique de fabrication de ces gravures. Sa particularité est d’avoir su faire revivre les couleurs uniques de l’époque Edo.
Des dons des œuvres de Maître YAMADA Kôzaburô ont été faits à la Chine, l’ancienne URSS et la Grande-Bretagne.
Source : Service culturel de l’Ambassade du Japon Paris, l’Indépendant