Le jour du nouvel an 2024 お正月 (oshôgatsu), un séisme de magnitude 7,6 sur l’échelle de Richter frappe la péninsule de Noto 能登半島 (Noto hantô), préfecture d’Ishikawa 石川県 (Ishikawa-ken), sur la côte ouest dans le centre du Japon.
Quinze jours après, 222 décès sont dénombrés et vingt-deux personnes sont toujours portées disparues. Les opérations de recherche se poursuivent mais sont entravées par la neige et les pluies de l’hiver.
D’après la préfecture d’Ishikawa, plus de 400 personnes demeurent isolées en raison des routes bloquées.
Des centaines de sites d’évacuation accueillant plus de 16 000 personnes sont privés d’eau et d’électricité.
Dans ce contexte difficile, le géologue SHISHIKURA Masanobu 宍倉正展, de l’Institut national des sciences et technologies industrielles avancées (AIST) de la ville de Tsukuba つくば市 (préfecture d’Ibaraki 茨城県), à la tête d’un groupe de recherche sur la zone du sinistre, en comparant les niveaux d’eau avant et après la catastrophe, a confirmé que le séisme avait provoqué des soulèvements du sol de plus de 4 mètres. Il affirme que de de tels bouleversements du sol sont extrêmement rares et souligne que la péninsule de Noto a été formée par ce genre de phénomène qui ne se produit qu’une fois sur plusieurs milliers d’années.
Une autre équipe dirigée par GOTÔ Hideaki 後藤 秀昭, professeur agrégé à l’Université d’Hiroshima 広島市, a étudié les mouvements de la croûte terrestre après la catastrophe. En examinant des photos aériennes du littoral, qui s’étend sur environ 300 kilomètres, ils ont pu constater que le séisme avait provoqué une extension de la péninsule de Noto sur 4,4 kilomètres carrés.
L’équipe a constaté des bouleversements de terrain le long d’une grande partie de la côte nord de la péninsule, le littoral s’étendant par endroits jusqu’à 240 mètres vers la mer.
Selon le directeur de recherche, le tremblement de terre pourrait avoir provoqué une inclinaison du sol, faisant monter la partie nord de la péninsule et enfoncer la partie sud.
Les chercheurs estiment que la hauteur du tsunami qui a déferlé à l’intérieur des terres a atteint, par endroits, 4,2 mètres.
AKASAKI 赤崎 , le village de pêcheurs où les maisons résistent au séisme
De nombreux bâtiments en bois de la péninsule de Noto se sont effondrés lors du puissant séisme du nouvel an. Cependant, à Akasaki 赤崎, un petit village de pêcheurs, aucune de la centaine de maisons construites sur un bout de côte ne s’est effondrée, malgré leur localisation proche de l’épicentre.
Leur particularité architecturale permet aux constructions de résister aux tremblements de terre. De conception très compartimentée, constituées de colonnes et de poutres superposées qui en assurent la solidité, ces maisons de pêcheurs résistent à la pluie, au vent, à la neige et même à un séisme de grande ampleur, bien que situées à proximité de l’épicentre.
Aucune victime n’est à déplorer dans le village, par ailleurs protégé du tsunami par des brise-lames et des digues en béton.
Exposition – Au cœur de l’architecture en bois traditionnelle
工匠たちの技と心 ―日本の伝統木造建築を探る
L’exposition sur l’art des charpentiers japonais, originellement prévue du 18 octobre 2023 au 27 janvier 2024 à la Maison de la Culture du Japon à Paris, est prolongée jusqu’au 10 février 2024.
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Pour rappel, notre publication du 13 avril 2022 sur le Kigumi 木組み, l’art ancestral de l’assemblage du bois au Japon
Sources : NHK
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