André PACHON, du cassoulet de Carcassonne aux distinctions élogieuses du Japon

André PACHON, doyen des chefs cuisiniers français au Japon, a reçu du gouvernement japonais la « Mention élogieuse de l’Agence des affaires culturelles », l’équivalent de l’insigne des Arts et des Lettres français.

La cérémonie de remise des Éloges de la 3ème année de Reiwa 令和 s’est déroulée le 14 décembre 2021, à l’auditorium de l’ancien ministère de l’éducation de Tokyo. A cette occasion, 74 récipiendaires ont reçu la prestigieuse récompense décernée à ceux qui ont montré des résultats exceptionnels dans les activités culturelles et ont contribué à la promotion de la culture japonaise ou à sa diffusion à l’étranger ainsi qu’à ceux qui ont contribué à l’essor des échanges culturels internationaux.

文化庁 (Agency for Cultural Affairs, Government of Japan) – André PACHON, assis au premier rang, 4ème à partir de la gauche.

Lors de cette cérémonie, les lauréats sélectionnés, en reconnaissance de leurs réalisations, ont reçu la distinction de « Mention Elogieuse » des mains du commissaire aux affaires culturelles.

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Né à Montpellier le 22 novembre 1944, élevé à Carcassonne où il commence son apprentissage de la cuisine chez le spécialiste du cassoulet Marcel Aymeric, André PACHON arrive au Japon en 1970 à l’occasion de l’Exposition universelle d’Osaka.

Alors que son séjour était initialement prévu pour six mois, il s’installe dans le pays après être tombé sous le charme de la culture locale et de sa future épouse japonaise.

Ambassadeur de la cuisine française traditionnelle et régionale, il introduit et fait connaître le cassoulet aux japonais et ouvre successivement plusieurs établissements de restauration à Tokyo. En 2010, il est crédité d’une étoile au guide Michelin.

Après la catastrophe de Fukushima, le 11 mars 2011, alors que la majorité des expatriés français quittent le Japon, André PACHON reste et accompagne les membres de sa famille en sécurité dans le sud du pays. Une semaine plus tard, il rejoint la capitale avec ses deux fils.

Désireux de manifester sa solidarité avec les sinistrés, il se rend à 60 km de la centrale de Fukushima où il va livrer et servir un dîner pour 250 rescapés qui ont tout perdu dans la catastrophe et qui sont dans le besoin de nourriture : potée occitane, pain français, choux à la crème… Très attaché au pays qui l’a adopté, il se réjouit d’apporter un peu de bonheur dans le malheur ambiant.

André PACHON est décoré du Mérite agricole au grade de Commandeur en juin 2013 et reçoit les insignes de Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur le 18 novembre de la même année.

Par l’attribution de cette « Mention élogieuse de l’Agence des affaires culturelles », le ministère japonais de la culture a voulu exprimer ses remerciements au chef français pour ses réalisations en faveur du développement des relations culturelles entre les deux pays, notamment dans le domaine culinaire.

Gérard Bertrand

Sources : Agency for Cultural Affairs Government of Japan, La Dépêche