HIROSHIMA, NAGASAKI : 80 ans après la bombe, un combat pour la paix toujours d’actualité

Le 6 août 1945, à 08h15, les États-Unis d’Amérique larguent la première bombe atomique sur la ville d’Hiroshima 広島市. En quelques secondes, près de 80 000 personnes perdent la vie. À la fin de l’année 1945, entre 120 000 et 140 000 décès liés au bombardement sont comptés. À terme, plus de 210 000 victimes seront recensées.

Trois jours plus tard, le 9 août 1945, à 11h02, une seconde bombe atomique frappe Nagasaki 長崎市. Environ 40 000 personnes sont tuées, 70 000 avant la fin de l’année 1945. À terme, près de 100 000 victimes seront dénombrées.

Les estimations varient selon les sources, car beaucoup de victimes sont mortes des suites de leurs blessures ou des radiations bien après l’explosion.

Les survivants de ces bombardements atomiques sont appelés HIBAKUSHA 被爆者. Regroupés au sein de la Confédération japonaise Nihon Hidankyô 日本被団協, lauréate du Prix Nobel de la paix en 2024, ils poursuivent, malgré leur âge avancé, un double combat : soutenir les victimes et transmettre la mémoire pour prévenir une nouvelle apocalypse nucléaire.

80 ans après : Mémoire et Engagement continu pour la Paix

Cette année 2025 marque la 80ᵉ commémoration des bombardements atomiques. À cette occasion, le 27 juillet 2025, la première conférence du Prix Nobel de la paix, intitulée « Répondre à la menace des armes nucléaires », s’est tenue sur le campus de l’Université Sophia 上智大学 à Tokyo. Cet événement, coorganisé avec Nihon Hidankyō, marque la première initiative internationale de l’Institut Nobel organisée hors de Norvège.

Le président du comité Nobel, Jørgen Watne Frydnes, y a salué « une opportunité unique d’écouter et d’apprendre des hibakusha », les qualifiant de « lumière dont le monde a besoin » et appelant les jeunes à devenir « les gardiens de cette mémoire » :
« Ne laissez pas le silence s’installer ! Racontez les histoires ! Résistez à l’oubli ! Élevez la voix ! »


Après Tokyo, Jørgen Watne Frydnes s’est rendu à Hiroshima et Nagasaki, visitant les musées mémoriaux, rencontrant survivants et lycéens, et déposant des couronnes au Point zéro et au Mémorial national de la paix. Dans le livre d’or de Nagasaki, il a écrit :

« Ici, à Nagasaki, ville marquée par des pertes inimaginables, nous rendons hommage à ceux qui sont morts, à ceux qui se souviennent et à ceux qui ont transformé leur souffrance en un appel durable à la paix. »

Le Festival des lanternes à Hiroshima (©) Asahi Shimbun/Getty Images

Une mobilisation mondiale pour la paix

Les cérémonies 2025 pour la 80ᵉ commémoration des bombardements atomiques ne se limitent pas à Hiroshima et Nagasaki. Partout au Japon, écoles, musées, programmes régionaux et initiatives citoyennes traduisent une volonté collective : inscrire cette mémoire dans l’avenir et sensibiliser les jeunes générations.

À l’international, des actions commémoratives s’organisent dans plusieurs villes :

  • Oslo (Norvège) : conférences et festival pour la paix ;
  • Boston (États-Unis) : marche silencieuse et méditation collective ;
  • Christchurch (Nouvelle-Zélande), Victoria et Calgary (Canada), Manchester (Royaume-Uni) : veillées, expositions et plaidoyer pour un monde sans armes nucléaires ;
  • Paris : à la Cité internationale universitaire, la Maison du Japon et la Fondation des États-Unis organisent des expositions et des rencontres ;
  • Divers événements sont également prévus dans d’autres villes de France.

80 ans après, des commémorations plus que jamais d’actualité

Quatre-vingts ans après Hiroshima et Nagasaki, le message des hibakusha reste universel : « Plus jamais ça ! ».
Ces commémorations ne sont pas seulement un devoir de mémoire, mais un appel pressant à l’action pour le désarmement nucléaire et la construction d’une culture de paix face aux tensions internationales actuelles.

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